Du jamais-vu à Reims : un sarcophage intact du IIe siècle découvert en bordure du canal

C’est une découverte insolite dévoilée ce lundi 25 septembre. Un sarcophage monumental et surtout totalement intact a été mis au jour. À l’intérieur, le squelette d’une femme va peut-être permettre d’en savoir plus sur les rites funéraires antiques.

Un engin de levage a permis de transporter les deux parties du sarcophage: la cuve et son couvercle. DR
Un engin de levage a permis de transporter les deux parties du sarcophage: la cuve et son couvercle. DR

    Le couvercle à lui seul pèse près d’une tonne. C’est un mastodonte, taillé en pierre calcaire, qui a été découvert par les archéologues sur un terrain qui borde le canal de Reims. Dans le cadre d’une campagne de fouilles préventives menée par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), un sarcophage du IIe siècle a été mis au jour, fin 2022, à proximité des berges du canal de Reims. Une découverte qui avait été jusque-là tenue cachée.

    « C’est assez exceptionnel, c’est la première fois qu’on retrouve un tombeau intact et qui n’a pas subi de pillage. Il était scellé par huit agrafes en fer et nous avons été les premiers à l’explorer », se réjouit Agnès Balmelle, directrice adjointe scientifique et technique à l’Inrap Grand Est.

    Le sarcophage en pierre pèse plusieurs tonnes. DR
    Le sarcophage en pierre pèse plusieurs tonnes. DR

    Préservé des pillages commis au XIXe et au XXe siècle sur de nombreux sarcophages des nécropoles rémoises, celui-ci renfermait le corps d’une femme. « Le squelette occupait tout l’espace de la cuve de 1m53, l’individu devait avoir une quarantaine d’années et un statut particulier. On a retrouvé au niveau de ses jambes et de ses épaules quatre lampes à huile mais aussi un petit miroir, une bague en ambre et un peigne », détaille Agnès Balmelle.

    Les recherches se poursuivent

    De quoi percer à jour les pratiques funéraires de l’époque antique ? Pas si sûr car beaucoup de mystères demeurent. Ce sarcophage se trouvait enseveli dans une nécropole antique, rue Soussillon où l’Inrap est intervenu sur 1 200 m2. Sur une petite butte de craie, une vingtaine d’autres vestiges funéraires ont été mis au jour : essentiellement des cercueils cloués ainsi que quelques crémations.



    La suite va s’écrire dans les prochaines années pour le « sarcophage rémois ». Des prélèvements opérés sur le sédiment des os du squelette et sur le fond de la cuve permettront de déterminer la présence de restes végétaux ou de produits liés au traitement de corps.

    Par ailleurs, l’Inrap de Reims constitue une base de données génétiques sur les ensembles funéraires rémois dans le cadre d’un projet de recherche. L’ADN prélevé sur une dent du squelette sera comparé à une banque de données composées de 80 échantillons afin de déterminer si cette femme appartenait à une élite locale ou plus lointaine.